Avec ste Angèle de Foligno |
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Pour une meilleure compréhension, nous vous proposons une lecture commentée, qui est aussi l'occasion d'un partage. Entre nous, surs qui animons ce site, mais avec vous, si vous le désirez. Merci de vos contributions ! clarisses2nantes@sfr.fr Ainsi une première soeur commente l'oeuvre. On la reconnait avec ce picto :
et d'autres ajoutent leur grain de sel...
Nous
avons choisi de publier les Pas proposés
par Angèle, à la suite. Premier pas - deuxième pas - troisième pas - quatrième pas - cinquième pas - sixième pas - septième pas - huitième pas - neuvième pas - dixième pas - onzième pas - douzième pas - et sur cette page treizième pas - quatorzième pas - quinzième pas - seizième pas - dix-septième pas - dix huitième pas |
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TREIZIÈME
PAS
LE COEUR |
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Entre temps,
je fus saisie par un songe où le Cur du Christ me fut montré,
et jentendis ces paroles : « Voici le lieu sans mensonge,
le lieu où tout est vérité. »
Il me sembla que cela se rapportait aux paroles dun certain prédicateur dont je métais beaucoup moquée. |
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Le
Seigneur ne se révèle pas à travers le clinquant,
les forts en thème et autres érudits. Il le peut bien sûr,
mais jusqu'ici Il privilégie les gens simples, méprisés.
Par eux, Il parle, se révèle... un texte de Padre Pio, pour aller plus loin |
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- Moi je n'ai pas besoin de songe pour savoir qu'il ne faut pas se fier à la mine des prédicateurs. Je regarde sainte Claire, il est dit d'elle qu'elle savait trouver l'amande sous l'écorce de n'importe quel sermon : plus facile à dire qu'à faire ! - Il ne s'agit pas ici du contenu de l'homélie, mais il s'agit du prédicateur, de la manière dont les paroles lui ont été présentées. Le Seigneur peut passer à travers une homélie complètement pourrie ! J'en suis la preuve vivante ! |
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QUATORZIÈME
PAS
AGRANDISSEMENT DE LA PÉNITENCE |
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Comme jétais
debout dans la prière, le Christ se montra à moi et me donna
de lui une connaissance plus profonde.
Je ne dormais pas. Il mappela et me dit
de poser mes lèvres sur la plaie de son côté. |
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Ici
le sang dont il est question n'a rien à voir avec un film gore,
ni avec Dracula ! Saint Bonaventure peut nous apporter ses lumières Le Christ ne nous apparaît (peut-être) pas, mais il se donne à nous de la même manière à chaque Eucharistie. En avons-nous conscience lorsque nous communions au pain et au vin, qui sont son corps et son sang ?
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- Merci des commentaires car je la trouvais un peu morbide votre Angèle. et puis moi, je ne suis pas tellement à l'aise avec ses histoires de sang qui coule. - Je ne suis pas loin de penser comme toi... Mais ce que je trouve "beau", c'est son profond désir d'union à Jésus jusque dans sa Passion et dans sa mort... puisque c'est cela le chemin qui mène à la Vie ! Moi aussi, je veux m'offrir au Seigneur comme elle !!! |
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QUINZIÈME
PAS
MARIE ET JEAN |
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Je
fixai mon désir sur la Vierge et saint Jean; ils habitaient dans
ma mémoire, et je les suppliais par la douleur quils reçurent
au jour de la Passion de mobtenir les douleurs de Jésus-Christ,
ou au moins celles qui leur furent données, à eux.
Ils macquirent et mobtinrent cette faveur, et saint Jean men combla tellement un jour, que ce jour-là compte parmi les plus terribles de ma vie. Jentrevis, dans un moment de lumière, que la compassion de saint Jean en face de Jésus et de Marie fit de lui plus quun martyr. De là un nouveau désir de me dépouiller de tout avec une pleine volonté. Le démon sy opposa ; les hommes aussi, tous ceux de qui je prenais conseil, sans excepter les Frères Mineurs ; mais tous les biens, ni tous les maux du monde réunis nauraient pu mempêcher de donner ma fortune aux pauvres, ou du moins de la planter là, si on meût ôté les moyens de men débarrasser autrement. Je sentis que je ne pouvais rien réserver sans offenser Celui de qui venait lillumination. Cependant je restais encore dans lamertume, ne sachant si Dieu agréait mes sacrifices ; mais je pleurais, je criais et je disais « Seigneur, si je suis damnée, je nen veux pas moins faire pénitence, et me dépouiller et vous servir. » Je restais dans lamertume du repentir, vide de douceur divine. Voici comment je fus changée. |
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La
compassion, au sens fort de "souffrir avec", est un martyre,
un martyre d'amour. Angèle en contemplant Jean et Marie au pied
de la Croix, a l'intuition que c'est là le secret de l'union à
Jésus. Dans sa prière elle lui demande que lui soit fait
cette grâce. Lorsqu'elle l'expérimente un tout petit peu,
cela sucite en elle de grands désirs, notament de se dépouiller
de tous ses biens, à la suite de Jésus sur la Croix. Evidemment
les êtres biens pensants le lui déconseillent. Mais comment
éteindre un tel feu ?
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- Donner sa fortune aux pauvres, d'accord, mais demander de souffrir, moi j'en ai déjà assez avec ce que le Seigneur m'envoie sans lui en demander davantage. Et puis je trouve qu'elle est toujours à éplucher ses sentiments. - Quand on aime, c'est normal de vouloir être unie à l'être aimé.
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SEIZIÈME
PAS
LORAISON DOMINICALE (= la prière du Notre Père) |
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Entrée
dans une église, je demandai à Dieu une grâce quelconque.
Je priai : je disais le Pater; tout à coup Dieu écrivit de sa main le Pater dans mon cur avec une telle accentuation de sa bonté et de mon indignité, que la parole me manque pour en dire un seul mot. Chacune des paroles du Pater se dilatait dans mon coeur ; je les disais lune après lautre avec une grande lenteur et contrition profonde, et malgré les larmes que marrachait une connaissance plus vive de mes fautes et de mon indignité, je commençai à goûter quelque chose de la douceur divine. La bonté divine se fit sentir à moi dans le Pater mieux que nulle part ailleurs, et cette impression dure au moment où je parle. Cependant, comme le Pater me rêvélait en même temps mes crimes, mon indignité je nosais lever les yeux ni vers le ciel, ni vers le crucifix, ni vers rien ; mais je suppliai la Vierge de demander grâce pour moi, et lamertume persistait. O pécheurs ! avec quelle lourdeur lâme part pour la pénitence ! Que ces chaînes sont pesantes ! Que de mauvais conseillers ! Que dempêchements ! Le monde, la chair et le démon. Et à
chacun de ces pas, jétais retardée un certain temps
avant de me traîner un pas plus loin tantôt larrêt
était plus long, tantôt il était moindre. |
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Parfois
on se casse la tête et on se lamente : "JE NE SAIS PAS PRIER
!!!" Alors que Jésus nous l'a appris : "quand vous priez
dites, notre Père..." (Lc 11.2) François d'Assise affectionnait
cette prière. Pour
la prier avec ses mots |
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- Elle pleure toujours et se lamente sans cesse sur sa noirceur !!!! Il est grand temps qu'elle découvre la miséricorde de Dieu. - Au contraire, pour une fois, ce qu'elle raconte est plutôt positif ! Elle parle de bonté divine, de dilatation du coeur, de Jésus qui vient prier en elle. C'est beaaaaaaaau !!!!
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DIX-SEPTIÈME
PAS
LESPÉRANCE |
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Il me fut ensuite montré
que la Vierge bienheureuse mavait acquis un privilège par
lequel une foi me fut donnée autre que celle que j'avais. Alors
mon ancienne foi me parut morte, et mes anciennes larmes mapparurent
comme de petites choses et forcées en comparaison.
Une compassion me fut donnée sur Jésus et sur Marie plus efficace quauparavant, et tout ce que je faisais de plus grand mapparut comme petit, et je conçus le désir dune pénitence plus énorme. Mon coeur fut enfermé dans la Passion du Christ, et lespérance me fut donnée de mon salut par cette Passion. Je reçus pour la première fois la consolation par la voie des songes. Mes songes étaient beaux, et la consolation métait donnée en eux. La douceur de Dieu me pénétra pour la première fois au dedans dans le coeur, au dehors dans le corps. Èveillée ou endormie, je la sentais continuellement. Mais comme je navais pas encore la certitude, lamertume se mêlait à ma joie ; mon coeur nétait pas en repos, il me fallait autre chose. Voici un de ces songes,
choisi entre beaucoup dautres. |
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Il peut
nous arriver de désirer une union profonde avec le Seigneur,
de sentir des consolations. On aimerait qu'Il nous touche par des moyens
extraordinaires.
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- Toujours à s'éplucher pour rechercher des consolations. Elle est comme les gamins qui pleurent toujours pour avoir des bonbons. Elle ferait mieux de regarder Jésus et si les consolations viennent, les accepter, comme nous dit le pape François. - Moi, j'aime bien le début de ce qu'elle dit. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre : ce qu'on désire et cherche pendant très longtemps sans le trouver, on finit par le recevoir par grâce, au-delà de nos espérances. |
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DIX-HUITIÈME
ET DERNIER PAS LE SENTIMENT DE DIEU |
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Ici je commençai
à sentir Dieu, et saisie dans la prière par limmense
délectation, je ne me souvenais plus de la nourriture, et jaurais
voulu ne plus manger pour être toujours debout dans la prière.
La tentation de ne plus manger se mêla à mon état
nouveau, de ne plus manger, ou de manger trop peu ; mais je compris que
ceci était une illusion.
Tel était le feu dans mon cur quaucune génuflexion ou quaucune pénitence ne me fatiguait. Et pourtant je fus conduite vers un plus grand feu et une ardeur plus brûlante. Alors je ne pouvais plus entendre parler de Dieu sans répondre par un cri, et quand jaurais vu sur ma tête une hache levée, je naurais pas pu retenir ce cri. Ceci marriva pour la première fois le jour où je vendis mon château pour en donner le prix aux pauvres. Cétait la meilleure de mes propriétés. Avant je faisais des farces au sujet de Petuccio (un noble de Foligno qui s'était converti, et avait distribué tous ses biens aux pauvres), mais après, je ne pouvais d'aucune façon faire autrement que suivre son exemple. A partir de ce
moment, quand on parlait de Dieu, mon cri méchappait, même
en présence des gens de toute espèce. Je ne pouvais donner
satisfaction à ceux qui détestaient mon cri : cependant
une certaine pudeur me gênait. dans des pas supplémentaires
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Angèle arrive à un stade bizarre, dont elle a bien conscience de l'étrangeté et des inconvénients que cela pose. Imaginez ! Dès qu'elle entend parler de Dieu, elle crie... sans parler des représentations de la Passion qui lui provoquent des malaises dès qu'elle en aperçoit des tableaux... En
fait, si on voulait tenter une comparaison, on pourrait dire qu'Angèle
est devenue une groupie de Dieu, une fan de Jésus.
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- Oh là là !!! des cris, des pâmoisons, vraiment, ce n'est pas ma religion, elle ferait mieux de manger des beefsteaks. - Que dire ? On peut avoir une envie folle et presque irrépressible de crier sur les toits "Dieu t'aime" à 23h, il suffit d'un minuscule zeste de bon sens pour ne pas le faire !... Ce qui oblige à chercher une autre façon un peu moins choquante pour les gens. Cependant, les cris d'Angèle n'ont-il pas été quelque chose de marquant et de déterminant pour certains "auditeurs", afin de se rapprocher de Dieu ? Quoiqu'il en soit, Angèle est complètement emportée par l'Amour de Dieu et c'est cela qui est admirable chez elle. |
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